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Novembre 2002 lettres/notes de presse   Editorial
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Affichée le mercredi 27 décembre 2002
                   
Communiqué
Communiqué No 1  Déclaration conjointe de 184 institutions, regroupements
et organisations de 12 secteurs vitaux de la société Haitienne

Les Institutions, Regroupements et Organisations signataires de la présente, engagés dans un processus de consultation intersectorielle sur la situation du pays, ont décidé : A - de travailler sur une base unitaire et consensuelle à l'élaboration des fondements d'un nouveau contrat social qui contribuera à la renaissance de la Nation Haïtienne et à l'amélioration des conditions de vie de tous les haïtiens et en particulier des plus pauvres; B - d'informer la Nation, le Pouvoir, l'OEA, la CARICOM, les pays amis d'Haïti et l'Union Européenne de leur position commune relative aux sept (7) conditions essentielles à mettre en place avant d'engager tout processus électoral crédible et démocratique en Haïti, à savoir :

1. La démonstration concrète et soutenue que les citoyens, quelles que soient leurs tendances politiques, peuvent exprimer leurs opinions à travers des rassemblements publics pacifiques.

2. Le démantèlement et le désarmement des divers gangs criminels armés bien connus qui sèment la terreur à travers le pays, notamment aux Gonaïves, à Saint-Marc, à Petit-Goâve, à Port-au-Prince et au Plateau central, ainsi que la révocation et la mise en mouvement de l'action publique contre les policiers et autres autorités publiques qui y sont impliqués.

3. La mise en mouvement de l'action publique d'une part contre des individus clairement identifiés à la tête de ces gangs armés et qui circulent librement, notamment ceux cités dans le rapport de la Commission d'Enquête de l'OEA sur les évènements du 17 décembre 2001, et d'autre part contre les assassins de Jean L. Dominique et ceux déjà identifiés de Brignol Lindor.

4. L'élargissement de prison de tous les citoyens arrêtés illégalement en raison de leur engagement politique et de tous ceux ayant bénéficié d'une décision de justice.

5. La cessation de déclarations suscitant la haine et la violence, provenant des principaux responsables du pouvoir et de leurs partisans ou de quelque secteur que ce soit.

6. L'adoption, par le pouvoir de dispositions concrètes permettant à tous les journalistes, étudiants, professeurs et autres citoyens pourchassés et terrorisés, par des gangs armés, de reprendre leur travail en toute sécurité et sans être inquiétés, notamment aux Gonaïves, à Petit-Goâve, au Cap-Haïtien et à Port-au-Prince.

7. La mise à exécution immédiate de la coopération internationale en matière de sécurité, prévue dans le cadre des termes de référence souscrits entre le Pouvoir et la Communauté Internationale.

Les Institutions et Organisations signataires souhaitent enfin que ces demandes soient satisfaites, ou tout au moins qu'un début de satisfaction soit obtenu de manière claire d'ici le 15 janvier 2003, et qu'en conséquence elles sauront tirer, avec le Peuple Haïtien, les conclusions qui s'imposent selon les circonstances.

En conclusion

- Considérant la misère indigne et la faim qui rongent la majorité du Peuple haïtien dans un contexte intolérable d'insécurité, de chômage et de corruption ; - Considérant l'injustice et l'impunité généralisées qui sapent les fondements de la société haïtienne ;

- Considérant la politisation, le blocage et l'effritement des institutions étatiques et leur incapacité à apporter une solution appropriée à la crise ;

- Tenant compte du blocage constaté dans la mise en *uvre des Résolutions 806 et 822 qu'a adoptées l'OEA dans sa tentative de contribuer à une sortie de crise, et auxquelles a souscrit le Gouvernement Haïtien ;

- Tenant compte des multiples cris d'alarme venant de tous les secteurs de la vie nationale, entre autres ceux venus de la Conférence Episcopale d'Haïti et de la Fédération Protestante d'Haïti.

Les Institutions et Organisations qui ont endossé cette position commune s'engagent à rester unies et mobilisées et à poursuivre la concertation avec un plus grand nombre d'organisations à travers les neuf (9) départements du pays en vue d'apporter une réponse collective appropriée susceptible d'aider à sauver la barque nationale en péril. Nous invitons nos compatriotes à surmonter la peur qui nous ronge tous, afin de nous exprimer clairement, mais pacifiquement, sans violence et dans la tolérance. Port-au-Prince, Haïti, le 26 décembre 2002 Pour authentification (une institution par secteur) :

______________________________________________ _____________________________________________ Pour le Mouvement Syndical Pour le Secteur Privé des Affaires Organisation Générale Indépendante des Travailleurs Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti (CCIH) Haïtiens (OGITH)

_______________________________________ ______________________________________ Pour le Secteur Paysan Pour le Secteur Civique Mouvman Peyizan Papay (MPP) Initiative de la Société Civile (ISC)

______________________________________ ______________________________________ Pour le Secteur des Socioprofessionnels Pour le Secteur des Enseignants Fédération des Barreaux d'Haïti Confédération Nationale des Educateurs Haïtiens (CNEH)

_______________________________ _________________________________ Pour le Secteur Media et Presse Pour le Secteur des Etudiants Groupe de Réflexion et d'Action pour la Liberté Fédération des Etudiants Universitaires Haïtiens de la Presse (GRALIP) (FEUH)

 

______________________________________ ______________________________________ Pour le Secteur des Intellectuels Pour le Secteur des Ecrivains et Artistes Un regroupement Un regroupement

 

_______________________________________ _____________________________________ Pour le Secteur Populaire Urbain (de base) Pour le Secteur des Associations Féminines Vision des Organisation pour le Développement Mouvement des Femmes Haïtiennes pour et la Démocratie (VODED) l'Education (MOUFHED)

 

________________________________________ _____________________________________ Pour le Secteur des Droits Humains Comité des Avocats pour le Respect des Libertés Individuelles (CARLI)

 

_______________________________________________ Association Médicale Haïtienne (AMH)

                                                                                                                                                                        SUITE LA LISTE DE TOUTES LES INSTITUTIONS, ORGANISATIONS ET PERSONNALITÉS AYANT ADHÉRÉ A CETTE DÉCLARATION :

Secteur Culturel (Intellectuels, Ecrivains et Artistes) M. Raoul Peck M. Franck Etienne Mme Yanick Lahens M. Gary Victor M. Michel Hector M. Lionel Trouillot M. Gesner Armand Mme Michèle Oriol Mme Evelyne Trouillot Mme Paulette Poujol-Oriol M. Laënnec Hurbon M. Pierre Buteau M. Claude Pierre M. Luc Smarth M. Michel Acacia M. Jean-Claude Fignolé Mme Iris (Geneviève L. Esper) M. Michel Soukar

Secteur Privé AAH Association des Assureurs d'Haïti AEA Association des Entrepreneurs de l'Artibonite ADIH Association des Industries d'Haïti AMARH Association Maritime Haïtienne ANADIPP Association Nationale des Distributeurs de Produits Pétroliers ANEM Association Nationale des Exportateurs de Mangues ANMH Association Nationale des Médias Haïtiens ATH Association Touristique d'Haïti CCIH Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti CCISTBA Chambre de Commerce et d'Industrie de Saint-Marc et du Bas-Artibonite CCIPN Chambre de Commerce, d'Industrie et des Professions du Nord CCIPSE Chambre de Commerce, d'Industrie et des Professions du Sud-Est CFHCI Chambre Franco-Haïtienne de Commerce et d'Industrie CLED Centre pour la Libre Entreprise et la Démocratie FNH Fondation Nouvelle Haïti HAMCHAM Haitian-American Chamber of Commerce

Mouvement Syndical OGITH Organisation Générale Indépendante des Travailleurs Haïtiens MNTH Mouvement National des Travailleurs Haïtiens CFOH Confédération des Forces Ouvrières Haïtiennes FNTS Fédération Nationale des Travailleurs Syndiqués CATH Centrale Autonome des Travailleurs Haïtiens FETRAGA Fédération des Travailleurs de la Grand'Anse FTN Fédération des Travailleurs du Nord FETRASMA Fédération des Travailleurs Agricoles de Saint-Michel de l'Atalaye FETRAGOM Fédération des Travailleurs Agricoles de Gros-Morne CSH Coordination Syndicale Haïtienne CTH Confédération des Travailleurs Haïtiens KOTA Konfederasyon Ouvrye Travayè Ayisyen FOS Fédération des Ouvriers Syndiqués MTCH Mouvement des Travailleurs du Cap=Haïtien CISN Confédération Indépendante des Syndicats Nationaux RENAFAM Réseau National des Femmes MOPPA Mouvman Peyizan Patriyot Ayisyen UTDL Union des Travailleurs du District de Limbé SCCF Syndicat des Chauffeurs Coopérants Fédérés OGETNO Organisation Générale des Travailleurs du Nord-Ouest MOVICIH Mouvement Inter-Syndical Indépendante d'Haïti SOST SOS Transport CONITH Confédération Indépendante des Travailleurs Haïtiens OTRA Organisation des Travailleurs pour l'Avancement de l'Anse-à-Foleur CGT Centrale Générale des Travailleurs COH Congrès des Ouvriers d'Haïti

Secteur Paysan MPNKP Mouvman Peyizan Nasyonal Kongrè Papay MPP Mouvman Peyizan Papay FENATAPA Fédération Nationale des Travailleurs Agricoles et Paysans Haïtiens OPK Oganizasyon Peyizan Kolèt UPEL Union des Paysans Engagés de l'Estère MPM Mouvman Peyizan Metaye OPKD Oganizasyon Peyizan Kalalou pou Devlòpman MPB Mouvman Peyizan Bombadopolis OP4B Mouvman Peyizan Katriyèm Seksyon Baie de Henne ATRAPCO Association des Travailleurs Paysans des Côtes-de-Fer MPBM Mouvman Peyizan Belle Vue Mare Rouge OPDS Oganizasyon Peyizan Dame ak Surprendre UPFW Union des Paysans du Far-West OFDBN Oganizasyon Fanm pou Devlòpman Ba Nòdwès OFCBJK Oganizasyon Fanm Kòmèsan Bouk Jan Rabèl UPAN Union des Paysans Agriculteurs du Nord-Ouest MPA Mouvman Peyizan Akil di Nò OPM Oganizasyon Peyizan Milo FAPN Fédération des Agriculteurs et Paysans du Nord MPR Mouvman Peyizan Rankit OPDL Oganizasyon Peyizan pou Devlòpman Limonad CPRH Combite des Paysans Réunis du Haut Plateau MPP Mouvman Peyizan Plezans ARPB Association Régionale des Paysans du Bas Plateau MPBL Mouvman Peyizan Ba Lenbe FPSRP Fédération des Paysans Solidaires de la Région des Palmes MPTR Mouvman Peyizan Tèrye Wouj UCPB Union Communale des Paysans de Bainet MOPAG Mouvman òganizasyon Peyizan Agrikèl Gran Basen OPW Oganizasyon Peyizan Wanament FAPAM Fédération des Associations de Paysans Agriculteurs de Miragoâne MPK Mouvman Peyizan Kapotiy UOPN Union des Organisations Paysannes de Nippes OPDM Oganizasyon Peyizan pou Devlòpman Monbin Crochu UNAPAT Union des Associations Paysannes de Thiotte OPDK Oganizasyon Peyizan pou Devlòpman Karis UNOPAG Union des Organisations Paysannes des Gonaïves MPKD Mouvman Peyizan Kenskòf pou Devlòpman ORCOPA Organisation Communale des Paysans d'Aquin MPL Mouvman Peyizan Lwès ROPP Regroupement des Organisations Paysannes de Port-Salut AJKDR Aksyon Jèn Kretyen pou Devlòpman Riral APAB Association des Paysans Agriculteurs de Bel-Anse MPFV Mouvman Peyizan Fon Vèrèt UDPG Union Départementale des Paysans de Grand'Anse IPDCM Inyon Peyizan pou Devlòpman Chèn Mate APABL Association des Paysans de Bas-Limbe MPK Mouvman Peyizan Kavalye RAPP Rassemblement Des Associations Paysannes de Pignon MP3K Mouvman Peyizan 3yèm Seksyon Kanperen FAPAG Fédération des Associations Paysannes de la Grande Rivière du Nord OPP Oganizasyon Peyizan Pereni ACPP Association Communale des Paysans de Plaisance ODD Oganizasyon pou Devlòpman Dantan Okay UNAPAR Union des Agriculteurs Paysans d'Anse-Rouge OPDS Oganizasyon Peyizan pou Devlòpman St-Michel de l'Atalaye OGPB Organisation des Groupements Paysans de Bombardopolis MPB Mouvman Peyizan Bayonè MPRT Mouvement Paysans Réunis de Torbeck FEDBA Federasyon pou Ba Atibonit MOPROD Mouvman Peyizan Progresis pou Devlòpman RPD-3 Rassemblement des Paysans pour le Développement de la 3ème sect. de Saint-Marc AJPB Asosyasyon Jèn Pwogresis Boman MDP Mouvman Devlòpman Pestel MPD Mouvman Peyizan Diklin URPAC Union Régionale des Paysans de Campledo GROPADEC Groupement Paysan pour le Développement des Cayes

Secteur Populaire Urbain ACEDD Association des Elus de Dieu pour le Développement ATADEB Association Tête Ansanm pour le Développement de Bolosse OPOLD Organisation pour le Développement de Portail Léogane OFVD Organisation Femmes Village de Dieu GRALIH Groupe de Réflexion et d'Action pour la Libération d'Haïti AJC Association Jeunes Christ-Roi AJM Association Jeunes en Marche ANUH Association Nationale pour l'Unité Haïtienne GRAPKEFCMGroupe de Réflexion pour l'Alphabétisation des Jeunes de Fort Mercredi OJDM Organisation pour le Développement de Marin OPP Oganizasyon Payzan La Plaine MOCAP Mouvement des Citoyens Actifs de Port-au-Prince AJPR Association des Jeunes Progressistes Réunis FNP Front National Populaire ODDH Organisation pour le Développement d'Haïti VODED Vision des Organisations pour le Développement et la Démocratie KOM Kòdinasyon Óganizasyon Maryani VJRD Vision des Jeunes Ressortissants des Départements AJERD Association des Jeunes Etudiants Réunis pour le Développement VMVD Vwa Militan Vilaj Demokrasi KOFAK Konbit Fanm Kafou UTRA Union des Travailleurs-Commerçants MOPODEL Mouvement Populaire pour le Développement de Léogane RDRGA Rassemblement des Paysans pour le Développement de la Grande-Anse CODEL Coordination des Organisations pour le Développement de Léogâne RADEM Rassemblement des Artisans pour le Développement de Martissant RJMA Rassemblement des Jeunes Militants Actifs MOMPAH Mouvement des Militants Patriotes Haïtiens OHDEP Organisation Haïtienne pour le Développement du Pays UNOCCS Union des Notables de la Commune de Cité Soleil MODIN Mouvman Democratik Pou Linite Nasyonal FOPOCS Front des OP de la Cité Soley MOFAS Mouvman Fanm Cite Soley MOFAD Mouvman Fanm Nan Delma OJID Organisation des Jeunes Interllectuels de Delmas RAFO Rassemblement des Forces Organisées (Coordination de Cinq (5) Rassemblements de Delmas, Nazon, Canapé-Vert, Village Solidarité, Petite Place Cazeau, Cité Soleil OTAF Organisation Tête Ensemble Fonds Brache APEP Association des Petits Entrepreneurs de Port-au-Prince FPMAP Fonds des Petits Marchands FOSRED Fédération des Organisations Solidaires pour la Revendication de la Démocratie

Secteur des Associations Féminines MOUFHED Mouvement des Femmes Haïtiennes pour l'Education ANAPFEH Association Nationale de Protection des Femmes et Enfants Haïtiens CPEH Comité de Promotion des Educatrices d'Haïti FANM YO LA Ligue Féminine d'Action Sociale FANM-MPP

Secteur Civique UGCO Union Citoyenne des Gonaïves IC Initiative Citoyenne ID Iinitiatives Démocratiques FAN Fédération des Amis de la Nature CIP Comité Initiative Patriotique ISC Initiatide de la Société Civile

Secteur des Enseignants CNEH Confédération Nationale des Etducateurs Haïtiens CONNEH Corps National des enseignants d'Haïti UNOH Union des Normaliens Haïtiens GIEL Groupe d'Initiatives des Enseignants de Lycée FONHEP Fondation Haïtienne de l'Enseignement Privé FENATEC Fédération Nationale des Travailleurs et Travailleuses en Culture

Secteur des Socio-Professionnels Barreau de Port-au-Prince Fédération des Barreaux d'Haïti ANDAH Association Nationale des Agronomes Haïtiens AMH Association Médicale Haïtienne

Secteur des Droits Humains MOUFHED Mouvement des Femmes Haïtiennes pour l'Education et le Développement CEDH Centre *cuménique des Droits Humains HSI Haïti Solidarité Internationale CRESFED Centre de Recherches Economiques et Sociales et de Formation pour le Développement FORADHD Forum Artibonitien des Droits Humains et du Développement LGDH Ligue Gonaïvienne des Droits Humains CARLI Comité des Avocats pour le Respect des Libertés Individuelles CTDH Centre Toussaint Louverture pour la Défense des Droits Humains et le Développement

Secteur Média et Presse GRALIP Groupe de Réflesion et d'Action pour la Liberté de la Presse FNTPH Fédération Nationale des Travailleurs et Travailleuses de la Presse Haïtienne ANMH Association Nationale des Médias Haïtiens

Secteur Universitaire FEUH Fédération des Etudiants de l'Université d'Etat d'Haïti

                        
Affichée le mercredi 18 décembre 2002
               
Note de Presse
Journaliste américo-suisse menacé en Haiti

Genève, 17 décembre 2002

L'Association de la Presse Etrangère en Suisse et au Liechtenstein (APES) tient à marquer son soutien au journaliste Jean-Edouard Rigaud, membre actif de son association.

Actuellement ce journaliste suisse et américain est menacé dans l'exercice de sa profession par les autorités gouvernementales de Haïti.

Nous demandons aux autorités ainsi qu'aux organisations de défense des journalistes et de la liberté de la presse, d'apporter toute l'assistance nécessaire pour protéger notre collègue dans ces circonstances difficiles.

Léon Davico                                                                                                                                                 Président

                  
Affichés le lundi 9 décembre 2002
                
Note de Presse
Le secteur privé haitien se prononce encore contre la dictature totalitaire en Haiti

Port-au-Prince, Haïti, le 7 décembre 2002

Les Associations Patronales constatent que suite à la grève réussie lancée le 3 décembre 2002 par le Secteur Privé des Affaires, pour appuyer le droit des citoyens à s'exprimer librement, le Pouvoir Exécutif a instruit la DGI et d'autres institutions de l'Etat d'entreprendre, contre des entreprises ciblées par le pouvoir, une campagne de répression fiscale aveugle qui conduira à la faillite des sociétés et de leurs propriétaires, ce qui aura pour conséquence la perte d'emplois de nombreux pères et mères de famille.

Ces menaces d'intimidation visent à remplacer l'esprit civique par la peur, le dialogue par la bastonnade, le plaidoyer par la violence, la concertation par la mise hors d'état de nuire. Ces actions du pouvoir violent le droit inaliénable et constitutionnel accordé à tous les citoyens d'exprimer leurs opinions dans le respect de la loi.

Le Secteur Privé des Affaires rappelle au Gouvernement que l'une de ses principales missions est de créer un climat propice et favorable permettant aux citoyens d'investir et de créer de nouveaux emplois, de préserver ceux existant dans le cadre de la lutte contre le chômage et la pauvreté ; d'établir des lois fiscales équitables et concertées permettant à la Nation tout entière de tirer profit de la création des richesses.

Les Associations du Secteur Privé réaffirment leurs dispositions à inciter leurs membres à s'acquitter de leurs redevances fiscales tel que prévu par la loi. En témoignent, les notes de presse publiées par les organes fiscaux de l'Etat (DGI, Administration Générale des Douanes) faisant état de record de rentrées fiscales mois après mois, année après année. A plus de 80%, ce sont des redevances acquittées par les hommes et femmes d'affaires du pays. Toutefois ces associations s'inquiètent de l'utilisation non transparente faite de ces ressources.

De plus, la loi ne fait pas uniquement obligation aux entrepreneurs du secteur privé de payer des redevances. Les entreprises publiques y sont aussi assujetties. Il est impératif, au nom de la transparence, que des entreprises publiques comme la TELECO, l'ED'H l'APN, l'ONA, l'OFATMA etc. publient régulièrement leurs états financiers.

Par ailleurs, les citoyens ne seraient-ils pas plus confiants s'ils savaient que tous les hauts fonctionnaires assujettis par la loi à la déposition de leur bilan (avant et après la charge publique), s'acquittaient sans faille de cette obligation constitutionnelle ?

Les Associations du secteur privé rappellent aux fonctionnaires de l'Etat en général et aux fonctionnaires de la DGI et de l'Administration des Douanes en particulier, qu'ils détiennent un mandat essentiellement administratif et non politique ; qu'ils reçoivent leurs rémunérations et ont jouissance temporaire des biens publics grâce aux taxes des contribuables et que cela engendre un impératif de résultat et de service envers la communauté. De ce fait, ces fonctionnaires, outrepassant le cadre strict de leur fonction en participant ainsi à une chasse aux sorcières, engagent leur responsabilité personnelle face à la Nation.

En conclusion, les Associations Patronales entendent dire au Pouvoir Lavalas :

1- Qu'elles sont déterminées à faire front commun pour réagir à toute persécution administrative, nuisance, diffamation, attaque sous quelque forme que ce soit du pouvoir contre l'un de ses membres, personnes physiques ou morales. Elles utiliseront toutes leurs ressources légitimes, humaines et matérielles pour donner une réponse collective aux agressions du pouvoir.

2- Qu'elles ne se laisseront pas intimider par le retour au discours irresponsable promouvant la haine sociale et les préjugés de couleurs, qui a fait couler tant de sang dans notre Pays dans un passé pas si lointain et qui aujourd'hui déjà, n'a pas tardé à faire de nouvelles victimes.

Les Associations du Secteur Privé expriment enfin leur détermination à jouer leur rôle civique d'accompagnement du changement démocratique, en dépit de tous types de menaces.

Fait à Port-au-Prince, Haïti, le 7 décembre 2002

Pour authentification :

Association des Industries d'Haïti (ADIH)

_____________________________

Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti (CCIH)

_____________________________

Chambre Franco-Haïtienne de Commerce et d'Industrie (CFHCI)

Liste des Institutions du Secteur Privé endossant la NOTE DE PRESSE du 7 décembre 2002

1. Association des Assureurs d'Haïti (AAH)

2. Association des Entrepreneurs de l'Artibonite (AEA)

3. Association des Industries d'Haïti (ADIH)

4. Association Maritime Haïtienne (AMARH)

5. Association Nationale des Distributeurs de Produits Pétroliers (ANADIPP)

6. Association Nationale des Exportateurs de Mangues (ANEM)

7. Association Nationale des Medias Haïtiens (ANMH)

8. Association Touristique d'Haïti (ATH)

9. Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti (CCIH)

10. Chambre de Commerce et d'Industrie de Saint-Marc et du Bas-Artibonite (CCISTBA)

11. Chambre de Commerce, d'Industrie & des Professions du Nord (CCIPN)

12. Chambre de Commerce, d'Industrie & des Professions du Sud-Est (CCIPSE)

13. Chambre Franco-Haïtienne de Commerce et d'Industrie (CFHCI)

14. Centre pour la Libre Entreprise et la Démocratie (CLED)

15. Fondation Nouvelle Haïti (FNH)

16. Haitian-American Chamber of Commerce (HAMCHAM

                  
Note de Presse
Menaces de mort

Attention !!! Menaces Moi, Serge Pierre-Louis, je vous informe que je suis en train de recevoir des menaces de mort qui sont de plus en plus précises.

Que ce soit à Jacmel ou à Port-au-Prince, par des tracts, des lettres anonymes et par des appels téléphoniques, qui me promettent le sort de Brignol Lindor dans les jours qui viennent.

Tout cela, évidemment, à cause de mes prises de position et de mes écrits.

Je suis l’objet de ces menaces de mort à un moment très critique de la vie nationale, à un moment où le pouvoir en place force les employés de la fonction publique à faire serment d’allégeance ; à un moment où les preuves sont établies qu’au lendemain des ‘‘manifestations’’ lavalas, les gens du Lumpen vont réclamer à cor et à cri (d’ailleurs au vu et au su de tous) leurs ‘‘salaires’’ au ministère de l’Intérieur, à la TELECO… Je tiens à faire savoir aux Haïtiens, à la communauté internationale, aux organismes de droits humains, tant nationaux qu’internationaux. que je suis en Haïti, je reste en Haïti, je continue et continuerai à dire et à écrire ce que je crois être la vérité sur ce qui se passe dans mon pays.

SPL, Haïti, 8 décembre 2002 

        
Communiqué
Droits de l'homme en Haiti

Communique CEDH: REQUIEM POUR LES DROITS DE L'HOMME ENHAITI

O N È - R E S P È H O N N E U R - R E S P E C T Sant Ekimenik Dwa pou Tout Moun Centre Oecuménique des Droits Humains

10 DECEMBRE 2002 : 54E ANNIVERSAIRE DE LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS HUMAINS : LE CEDH LANCE UN CRI D'ALARME :

REQUIEM POUR LES DROITS DE L 'HOMME

En ce 54e anniversaire de la proclamation de la Déclaration des Droits humains par les Nations Unies, le CEDH tient à remercier tous les amis qui se sont manifestés en apprenant que la Ré- Publique Française avait décerné son Prix des Droits Humains au Centre Oecuménique. Cette distinction est pour tous les membres du CEDH un honneur et une joie, mais c'est de la part du gouvernement français, un geste significatif qui démontre l'importance que le respect des droits de la personne a acquis dans le monde d'aujourd'hui.

On se souviendra que c'est, basé sur la doctrine du respect des droits, que le président Carter et l'ambassadeur Andrew Young ont exigé, en 1977, la libération des prisonniers encore vivants de Fort-Dimanche, geste qui a sauvé la vie à 118 de nos compatriotes. Toutes les organisations internationales, à l'heure actuelle, ont introduit dans leurs relations avec les Etats la considération du respect des droits des citoyens. Telle récemment, le groupe de la Francophonie qui a adopté la Déclaration de Bakamo qui exige qu'un pays soit mis à l'écart du groupe s'il ne respecte pas la vérité des élection et l'ensemble des droits de ses citoyens. Nous le savons bien puique le pays depuis plus de deux ans est bloqué dans son développement à cause des sanctions imposées suite à la tenue des élections du 21 mai 2000, élections qui ont utilisé une procédure illégale pour éliminer la majorité absolue exigée au premier tour par la Constiution et la loi électorale.

Cette distinction décernée au Centre *cuménique démontre l'importance que prend, dans les relations internationales, le combat pour les droits de la personne, qui a, peut-ètre, été un facteur majeur dans l'écroulement du système soviétique. Cette distinction qui sera remise le 19 décembre ä Paris au Directeur du CEDH aura lieu au moment où notre pays a vu s'écrouler le système des lois., dont le respect est fondamental pour qu'existe un état de droit. A la joie donc de recevoir cette distinction du gouvernement français, se mêle en même temps une profonde tristesse et indignation que nous partageons avec tous les citoyens de notre pays.

"Nou Bouqué!" nous en avons assez!" tel est le cri que l'on ne cesse d'entendre surtout depuis la première manifestation avortée du 28 mai 2000.. De tous côtés et de toutes manières, se manifeste le ras-le-bol d'une population qui a été trahie par ceux à qui elle avait confié le 16 décembre 1990 le mandat constitutionnel, d'établir , enfin, un état de droit dont la Constitution serait la boussole.

Mais aussi., deux cents ans après la révolte des esclaves de la Plaine du Nord, après 29 ans d'une dictature insensée et cinq ans de gouvernements transitoires répressifs, le cri de Vertières entend , dans son serment, officialiser le ciment qui doit tenir ensemble la nation haitienne : l'égalité des droits, le respect des libertés, la justice égale pour tous les cityoens de ce pays, sans discrimination, sans exclusion : une nation vivant en communauté dans le respect mutuel.

En lieu de ça, le CEDH , comme tous les citoyens de ce pays et tous les observateurs de toutes les institutions qui se sont prononcées, ne peut que constater l'effondrement du système de loi et des lois, le blocage de la justice, dans un pays actuellement dominé par la violence d'état, l'impunité aux voleurs et assassins, l'abence, finalement, de gouvernance. Ont repris , pour ne citer que ces exemples, les disparitions de personnes, et l'apparition de cadavres anonymes au coin de rues, qui révèle la pratique d' exécutions extra-judciaires. La chasse aux journalistes, généralisé, vient d'être dénoncée par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits humains,. M. Sergio Viera De Melo, qui va jusqu'à évoquer l'intervention possible du Tribunal Pénal International.

Certes, en même temps, un grand progrès a été fait, dans la mesure où les violations ne peuvent plus avoir lieu dans le secret et le silence. Les apprentis-dictateurs, les violateurs clandestins, dans des sociétés rendues silencieuses parce que baillonnées par la peur, ne peuvent plus bénéficier du silence qui a couvert les horreurs de l'ère duvaliériste.. Aucune nuit ne peut couvrir les méfaits de violateurs et c'est le monde entier qui se met à scander les noms de Jean Dominique et de Brignolle Lindor; c'est le monde entier qui assiste à la proclamation du serment de Vertières qui enfin donne un contenu à l'édification de la nation, basé sur l'égalité devant la loi, devant la justice, devant la force.

C'est pourquoi, devant la trahison des responsables choisis par la nation le16 décembre1990, trahison balisée par les élections bidon de mai 2000, les crimes du 17 décembre 2001, commis en plein jour, au vu et su de tout le monde, le CEDH de toutes ses forces et de façon solennelle entonne la litanie du refus, malgré la surdité et l'entêtement de nos responsables irresponsables.

NON aux élections bidons ! NON aux arrestations illégales ! NON aux bâtons, matraques,fouets et rigoises! NON aux montages et mensonges qui servent à maintenir en prison des dizaines de citoyens! NON au slogan tolérance zéro, inexplicable dans la bouche d'un chef d'Eat , supposé être le garant des vies et des lois et qui a livré à des luynchages barbares des dizaines de personnes! NON aux disparitions, arme de la peur et de la terreur, qui laisse des familles dans les affres de l'ignorance du sort des leurs! NON aux slogans vides, concernant la paix, l'alphabétisation, qui ne fons que dissimuler les méfaits de l'improvisation et de l'incompétence! NON à la violence qui depuis l'indépendance, a fait le malheur du pays, détruisant des vies et le patrimoine national! NON aux détournements des biens publics, pour l'enrichissement d'un petit groupe de grands manjeurs et pour financer les activitées et les contre-manifestations du parti au pouvoir! NON aux distributions d'armes à des groupes qui, dans les quartiers, défient la loi, la police et les autorités et terrifient la population! NON à l'usage des media publics qui servent à diffuser les mensonges de la propagande officielle et pratiquent, dans leur publicité, le culte de la personnalité interdit par la Constitution! NON à tous les 21 mai, à tous les 17 décembre, NON au mensonge, au vol et à l'assssinat! Car, ce que nous voulons, avant que la faillite soit irréversible, c'est un gouvernement formé de citoyens responsables, compétents, simples et vrais, faisant le travail qu'ils sont supposés faire .des écoles, des hopitaux, des travaux d'irrigation, des routes, des ponts, des ports, des plans, du travail, des logements., des citoyens qui soient de vrais hommes d'Etat et non pas des farceurs acculés à improvisér et à mentir. Nous voulons appartenir à une nation qui soit une vraie communauté, où tous les enfants sachent, lire, écrire, chanter et danser.

Jean-Claude Bajeux, 8 décembre 2002.A 387 jours du bi-centenaire de l'indépendance.

Rue des Marguerites, Port-au-Prince, Haïti.* Email :cedh@acn2.net * Tel : (509) 245-4106.* Fax 245-6880 //257-5243

                         
Affiché le dimanche 8 décembre 2002
              
Communiqué              
Les éveques Haitiens se prononcent sur la situation politique actuelle d'Haiti

CONFÉRENCE ÉPISCOPALE D'HAÏTI CEH 56, Angle Rues Piquant et Lamarre, B.P. 1572, Port-au-Prince, Haïti / Tél.: 222-5194 / 222-4855 / Fax: 223-5318 E-Mail: ceh56@hotmail.com 

COMMUNIQUE DES ÉVÊQUES D'HAÏTI

AU PEUPLE HAÏTIEN ET A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

Chers compatriotes, haïtiens et haïtiennes vivant ici et à l'étranger, et vous tous amis d'Haïti,

1.- Les nouvelles qui nous parviennent des quatre coins du pays, ces derniers jours, sont très alarmantes. Elles ne cessent de nous interpeller, nous Evêques de l'Eglise Catholique d'Haïti et de nous plonger dans la prière et la réflexion.

2.- Nous voyons le peuple, exaspéré par une crise qui a trop duré, sortir de ses gonds. La colère monte. La grogne augmente. On est à deux pas d'un affrontement armé. On voit se profiler à l'horizon le spectre hideux de la guerre civile et fratricide.

3.- Pourtant notre histoire, récente et lointaine, nous apprend que les régime politiques, terminant sur des scènes de violence, de déchoukage et de représailles, n'ont fait que freiner l'avancement du pays et contribuer à son maintien sous tutelle étrangère.

4.- Chers compatriotes, nous vivons des temps de dures épreuves, mais loin de nous laisser aller au désespoir, si nous savons nous unir pour y faire face, nous en sortirons aguerris et plus forts, et nous verrons se lever pour nous une nouvelle lumière. Que voulons-nous en effet, pour notre chère Haïti qu'au fond nous aimons tous passionnément? Ne nous considérons-nous pas toujours issus d'ancêtres communs dont nous sommes si fiers, partageant un même sort et un même sol et empreints de valeurs sociales et culturelles qui nous donnent notre identité?

Donc nous avons tout pour chercher en tout et partout la voie de l'unité, du dialogue et de la concertation.

5.- Néanmoins hélas! à quoi pouvons-nous comparer la situation actuelle du pays? Tout nous donne l'impression d'assister au naufrage imminent d'un navire. Ce spectacle impressionnant déclenche diverses attitudes.

6.- Tout d'abord c'est l'effroi et l'aigreur de ceux qui sont aux postes de commande. Par suite de fausses man*uvres, ils se sentent trahis, incompris et non secourus. Ils ne maîtrisent plus le bateau et les flots montent furieux. Ils se cramponnent au timon, advienne que pourra, tandis que le vaisseau menace de couler à pic dans l'abîme.

7.- Ensuite, c'est la volonté manifeste, de ceux là qui, étant à bord, constatent, non sans satisfaction, la difficulté de l'équipage et appellent de tous leurs v*ux l'effondrement de leurs efforts. Il y a aussi à bord des extrémistes opportunistes, toutes tendances confondues, qui choisissent délibérément le chemin de la violence et de la terreur, ou pour maintenir en place l'équipage en difficulté ou pour lui retirer le timon. Ils affichent cette tendance malgré la prévision des pertes incalculables en vies humaines et en biens matériels, et les contre-coups néfastes sur l'ensemble du vaisseau qui est déjà en péril. 8.- Enfin, il y a ceux qui sont sur le rivage en toute sécurité et hors de tout danger. Ils sont tous spectateurs. Certains regardent passifs, indifférents. D'autres jettent par-ci par-là des bouées de sauvetage et parviennent même à grimper à bord produisant aide et conseils.

9.- Face à ce drame, voici ce que nous vous disons, chers compatriotes, nous Pasteurs de l'Eglise, qui nous trouvons, nous aussi, à bord du bateau.

Le navire en passe de couler, c'est la nation avec ses biens et ses institutions. Unissons-nous tous à l'intérieur du vaisseau, non pour le détruire, mais pour le sauver. Il est souvent dit que les Haïtiens ne peuvent s'unir que pour détruire ou abattre l'ennemi commun et non pour construire et dialoguer avec un opposant. Serrons-nous les coudes pour relever le défi historique. Nous allons nous unir cette fois-ci pour faire *uvre de construction. Nous sommes tous à bord du même bateau. Il s'agit d'arriver à bon port sains et saufs. Entre nous la dialectique du dialogue doit remplacer la dialectique des armes. La recherche du bien commun par tous et pour tous fera qu'il n'y aura ni vainqueur, ni vaincu, ni gagnant, ni perdant. Si vous cherchez un vainqueur, ciblez le peuple tout entier, un gagnant, arrêtez-vous sur l'ensemble de la nation.

Quant à nous, nous n'avons d'autres préoccupations que le bien du peuple. Ce que nous souhaitons, comme vient de le souligner le Saint Père en s'adressant au nouvel Ambassadeur d'Haïti, près le Saint Siège, c'est que soit pris en compte le cri des pauvres.

10.- Ceux-là qui sont au timon des affaires et tous les partisans du régime actuel, nous les exhortons à fixer leur regard non pas sur un homme mais sur la nation. Le pouvoir est un service pour le plus grand bien du plus grand nombre. Dans la conjoncture, aujourd'hui comme hier, est-il opportun de s'interroger, savoir: renoncer volontairement au pouvoir pour le plus grand bien de la nation,ou bien écourter magnanimement la durée du pouvoir pour appeler à des élections générales anticipées? Ou bien serait-il encore possible d'opérer des réformes en profondeur capables de rendre le pouvoir crédible et de rétablir la confiance. Tout est à envisager et rien à exclure pour le bien supérieur de la nation. Vous êtes au rendez-vous de l'histoire. Soyez à la hauteur de votre. Nous prions pour qu'il vous soit donné d'en haut le don de la sagesse et du discernement.

11.- Quant à ceux qui sont dans l'opposition et qui attendent l'écroulement du régime actuel, nous leur demandons s'ils ont fait tout ce qu'ils auraient pu et même dû faire pour éviter qu'on en soit là. Mettre le capitaine du vaisseau en échec c'est quand même exposer tous ceux qui sont à bord aux conséquences malheureuses d'interminables accidents de parcours. Tout le monde en pâtit encore. Le jour oú ceux qui détiennent le gouvernail le remettent, et nous souhaitons que cela se fasse dans les meilleures conditions, sous forme de passation constitutionnelle et non de déchoukage, ce jour-là, les opposants sauront reconnaître, valoriser et préserver toutes les bonnes initiatives déjà réalisées.

Qu'ils travaillent à consolider les institutions et, dans le cadre et le respect du jeu démocratique, à formuler projet de société, concept de gouvernance ou autres choses semblables.

En parlant d'institution à préserver, nous voulons attirer l'attention de l'opposition sur le CEP. C'est une des institutions indépendantes prévues par la Constitution et dont la nation ne peut se passer. Nous croyons pour notre part que le CEP, même et surtout à l'heure présente, est une nécessité. Nous souhaitons que les conditions pour sa constitution puissent être bientôt réunies. Le CEP serait quand même une balise pour le vaisseau en détresse.

12.- Enfin, ceux qui sont sur le rivage, qui veulent participer au sauvetage et arrivent même jusqu'à bord à la rescousse du navire en danger, c'est la communauté internationale. Nous reconnaissons ses efforts dignes et louables, le pays lui en saura gré. Nous lui demandons de se montrer persévérante et patiente, car son accompagnement apportera, à la longue, d'excellents résultats. Cependant nous tenons à lui dire, dans la conjoncture actuelle, de ne pas chercher à substituer ses intentions et ses impératifs aux initiatives citoyennes.

13.- Chers compatriotes, haïtiens et haïtiennes d'ici et de l'étranger, nous Pasteurs de l'Eglise, solidaires de vos souffrances et de votre espérance, nous prions le Seigneur, le Dieu de la Vie, par l'intercession de Marie, Mère des douleurs et Etoile de l'Espérance, de nous donner la grâce, en ce temps de l'Avent, de sortir de ce long tunnel, grandis, plus unis entre nous, prêts à construire ensemble une Société nouvelle plus juste, plus prospère et plus fraternelle à laquelle nous aspirons et pour laquelle nous luttons.

Donné au Siège de la Conférence Episcopale d'Haïti, le 29 novembre 2002

___________________________ ________________________ + Mgr Hubert CONSTANT OMI + Mgr Guire POULARD Evêque de Fort-Liberté Evêque de Jacmel Président de la CEH (empêché). Vice-Président de la CEH.

_________________________ ___________________________ + Mgr Louis KEBREAU SDB + Mgr François W. LIGONDE Evêque de Hinche Archevêque de Port-au-Prince. Secrétaire Général de la CEH.

__________________________ _______________________ + Mgr François GAYOT SMM + Mgr Willy ROMELUS Archevêque du Cap-Haïtien. Evêque de Jérémie.

___________________________ _____________________________ + Mgr Frantz COLIMON SMM + Mgr Emmanuel CONSTANT Evêque de Port-de-Paix. Evêque des Gonaïves .

__________________________ _______________________________ + Mgr Alix VERRIER + Mgr Joseph Serge MIOT Evêque des Cayes. Archevêque Coadjuteur Administrateur Apostolique «Sede Plena» de Port-au-Prince.

______________________________ ______________________________ + Mgr Joseph LAFONTANT + Mgr Pierre Antoine PAULO OMI Evêque Auxiliaire de Port-au-Prince. Evêque Coadjuteur de Port-de-Paix.

____________________________ + Mgr Yves Marie PEAN CSC Evêque Coadjuteur des Gonaïves.

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